Je suis Gwénolée Seillier,
Je suis née en Martinique – la bien nommée île aux fleurs – un peu par hasard et bien loin de la Bretagne de mes ancêtres.
J’en ai rapporté le goût des couleurs, de la mer et des oiseaux.
Les débuts de mon âme d’artiste
Je n’ai pas reçu d’influence familiale ni croisé d’enseignements qui m’auraient placée sur le chemin des arts. Je ne réalise pas de peinture et dessine peu étant enfant, malgré un grand-père talentueux dans l’art du dessin. Mais il est certain que j’ai un goût prononcé pour la création.
J’ai récemment retrouvé dans les souvenirs de la maison familiale, un cahier construit tel un « blog papier » : j’y ai redécouvert un assemblage de papiers découpés dans des magazines, collés avec quelques dessins et des personnages mis en scène autour d’une série télévisée américaine de l’époque. Dallas fut ainsi un joyeux chantier d’expression créative !
Mon parcours et mes influences
La musique a davantage développé ma sensibilité d’artiste, entourée d’un père chanteur et musicien aux multiples facettes, et de ma mère qui me faisait le récit de la vie d’un compositeur de musique de films dont elle gardait les enfants. Une de ses filles portait le prénom que ma mère m’a choisi… J’ai certainement hérité d’une influence musicale heureuse de cette période.
J’ai pratiqué quelques années le violon et dix ans de piano. La musique classique accompagne ainsi mon quotidien et ma vie d’artiste.
Je ne peins qu’en musique. Le Requiem de Mozart, les cantates de Bach et le Stabat Mater de Pergolèse s’invitent tour à tour dans mon atelier. Ils y apportent la féerie et la beauté nécessaires à mon processus créatif.
Après de nombreux déménagements sous des cieux lointains de la Nouvelle Calédonie à la Côte d’Ivoire, dont les respirations océaniques m’habitent toujours, je me passionne pour la littérature au lycée et affectionne quelques auteurs vers lesquels je reviens toujours. Parmi eux, Kafka reste une révélation. Je poursuis alors un cursus de Lettres et de Littérature Civilisation Anglaise et Américaine. Je souhaite devenir traductrice mais ma carrière prend un tout autre chemin dont je me détourne finalement.
Je retrouve la Bretagne en 2007, en m’installant à Châteaugiron, une Petite Cité de Caractère® en Ille-et-Vilaine. Ses légendes et ses paysages uniques me portent à laisser libre cours à mon envie de création. J’y emmène avec moi les souvenirs lointains du Pacifique et de l’Atlantique baignant les côtes africaines.
L’influence maritime reste une source d’inspiration constante et d’apaisement. J’aime aborder la côte bretonne redevenue sauvage, désertée par les foules, qui laisse libre cours à l’univers sensoriel. Intuitivement, je traduis cette atmosphère dans mes peintures.
Amoureuse des livres et des lettres, je m’essaie d’abord à l’écriture mais c’est finalement en peinture que je choisis de m’exprimer.

Je m’installe avec ma famille dans une maison bretonne dont je décore les murs de tableaux, fruits du « Home Déco » que je découvre dans les livres. Je m’essaye ainsi à la peinture en tant que loisir créatif.
Les fils conducteurs de ma pratique artistique
Si plusieurs artistes majeurs comme Vassily Kandinsky et Marc Chagall ont influencé mon imaginaire, mes sources d’inspiration sont un joyeux mélange de tout ce qui me fait rêver, vibrer et chanter, comme les mots, (les jeux de mots, les bons mots et même les gros), la poésie d’Hayao Miyazaki et celle de Jacques Prévert, la Terre et les étoiles. Et la mer, toujours.
En 2009, je décide de prendre des cours d’art plastique à Châteaugiron. J’y étudie l’aquarelle, le dessin, le pastel et l’acrylique. De tous ces médiums, c’est finalement la peinture à l’huile qui me séduit. Sa luminosité et la richesse de ses couleurs subliment les paysages qui m’habitent. J’aime le rapport au temps lié à l’exercice de l’huile : c’est une création de patience, sans cesse retravaillée pour obtenir un résultat satisfaisant. C’est un éloge à la lenteur qui nécessite parfois plusieurs mois de travail.
Peindre est aussi un moyen thérapeutique qui éloigne des difficultés physiques, psychologiques ou quotidiennes. Je pratique une peinture intuitive, qui ne suit pas de trait précis et qui se rapproche de l’art thérapie dans une pleine expression de soi. Il n’est pas besoin de suivre de croquis ou de procédés académiques. Plus que le trait, j’aborde le travail des couleurs dont j’affectionne souvent la même palette. Seule compte la liberté d’expression dans mes thématiques de prédilection.
Le collage, prolongement de mon expression
Aujourd’hui, c’est à travers les collages que j’exprime ma fascination pour la mer et ma passion des mots. Ce médium me reconnecte à mes joies d’enfant quand je m’adonnais avec bonheur à toutes sortes d’activités manuelles. Il me permet aussi de donner un sens plus écologique à mon art en pratiquant un upcycling artistique. On pourrait dire un upcyclart !
Tous ces vieux papiers sont à mes yeux autant de trésors qui s’harmonisent pour se réinventer. Je trouve mes inspirations dans les papiers de soie, papiers cadeau, cartes routières, vieux plans jusqu’à l’emballage de la baguette du boulanger. Autant de supports qui me guident vers une création finale. Parfois, c’est une idée précise qui construit l’architecture des papiers. Je photographie souvent des paysages que je reproduis par collage.
D’une reconversion à l’autre : un blog artistique
L’envie de m’installer en tant qu’artiste peintre indépendant a naturellement fait son chemin. Mais une pathologie invalidante m’oblige à laisser de côté la pratique exigeante de la peinture. Je souhaite aussi garder une libre expression de ma démarche artistique sans obligation de créer pour pouvoir en vivre.
L’idée d’une formation d’art thérapie se dessine alors mais trop exigeante en temps et m’obligeant à un déplacement géographique. Le confinement aura raison de cette trajectoire.
Je découvre alors une formation en rédaction web qui me permet de créer un blog artistique que je souhaite construire sous des angles différents :
- Comment vivre de l’art sans être artiste : découvrir des métiers qui gravitent autour de l’art.
- L’art thérapie, discipline extraordinaire pour dépasser les souffrances de l’existence grâce à l’expression artistique.
- Les différentes facettes de l’histoire de l’art notamment celle des femmes artistes, restées souvent dans l’ombre d’un homme artiste ou injustement tombées dans l’oubli : les réhabiliter pour trouver la place qu’elles méritent prend tout son sens pour les artistes femmes d’aujourd’hui. Les femmes souffrantes qui ont créé dans la douleur ont aussi toute leur place dans cette histoire de l’art.
- Mettre en avant une démarche artistique écologique durable dans l’utilisation de matériaux éco responsables et dans le recyclage. Mais aussi, l’art écologique, au-delà du beau se doit de dénoncer des abus, de faire prendre conscience des grands défis collectifs sur l’avenir de la planète, de notre place dans le monde et du bien-être de l’humanité.
Auteure : Véronique Vénuat